La voiture et les vacances

Voyage en voiture

La voiture est incontournable lorsque l’on vit à la campagne et pour l’avenir des vacances en camping, en gîte et chambre d’hôte ou pour la petite hôtellerie rurale. Pourtant, on constate de moins en moins de ventes de voitures neuves, un âge de plus en plus avancé pour les acheteurs de véhicules neufs et des jeunes générations qui se détournent de l’auto. Développer de nouvelles mobilités locales s’impose dans les zones rurales.

L’Observatoire Cetelem 2023 prend le pouls du monde automobile depuis sa création en 1985. Ses études de références sont conduites sur l’automobile dans 18 pays à l’échelle mondiale et sur la consommation dans 17 pays européens.

Et si l’âge d’or de l’automobile, en termes de ventes, était derrière nous ? La courbe des ventes de véhicules neufs à l’échelle mondiale a plafonné en 2017 avec 70 millions d’unités vendues. Le rebond enregistré après la pandémie ne peut cacher une baisse tendancielle.  En 2023, environ 60 millions de véhicules particuliers et neufs ont été vendus dans le monde, soit le même niveau qu’en 2012.

De prix à la hausse

Si les volumes sont à la baisse, il n’en va pas de même pour les prix des voitures neuves. Une hausse régulière est constatée depuis 10 ans : +10% en Chine, aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, pour +7% en France et +9% en Allemagne. Le prix moyen s’établit à 16 712 euros en Europe (16 553 euros en France pour plus de 20 000 euros en Allemagne, Norvège, pays de la voiture électrique et aux Etats-Unis). Acheter un véhicule suppose des sacrifices pour beaucoup d’automobilistes. Mesuré par le ratio entre le prix d’une voiture et les revenus moyens annuels, le taux d’effort apparaît souvent proche et supérieur à 1 pour certains pays, soit un an de revenu intégral. En France, ce taux est à 73%, en Belgique il est à 78%, aux Pays-Bas à 64%, mais au Royaume-Uni, il monte à 96%.

Une tendance au renoncement chez les plus jeunes

Cependant, les automobilistes ne sont pas prêts à renoncer. Pour trois-quarts d’entre eux il est impossible ou presque de renoncer à la possession d’un véhicule. Les plus attachés en Europe vivent aux Pays-Bas, en Autriche, en Belgique. Nous notons que ces pays ne sont pas parmi les plus grands d’Europe et les moins nantis en transports ferroviaires.

77% des ruraux sont plus attachés (et dépendants certainement) à leur auto que les urbains (70%). L’âge crée une différence : 34% des moins de 35 ans seraient prêts à ne plus posséder de voiture contre seulement 26% des plus de 35 ans. En Allemagne et en Norvège, ils sont 1 sur 2 à se projeter dans cette perspective pour 4 sur 10 en France des moins de 35 ans.

L’usage, un vrai budget que l’on comprime

Une voiture coûte également cher à l’usage. Mais surtout, ce dernier coûte de plus en plus cher. 8 sur 10 le pensent. C’est aux Etats-Unis, en Autriche et en Norvège que le poste automobile est à son plus haut niveau à plus de 2000 euros par an.  Les Français consacrent 7,7% de leur budget à l’automobile. La moyenne européenne est à 1692 euros. Plus de 6 personnes sur 10 indiquent avoir renoncé à se déplacer en raison du coût induit. La France se situe à 62%, la Belgique à 52%, l’Allemagne à 45%, comme les Pays-Bas. On constate donc des freins sensibles au déplacement. 70% des utilisateurs trouvent que le prix du carburant en est un. Les experts de cette étude ont calculé que dans le cas français, une augmentation de 1 euro par litre de diesel conduit à court terme à 1000 km parcourus en moins chaque année. Si le budget mensuel moyen est de 145 euros pour le carburant, celui-ci évolue entre 153 euros en Allemagne, 165 euros en Belgique, 145 euros en France, 141 aux Pays-Bas, mais seulement 124 euros au Royaume-Uni.

La première réaction pour réaliser des économies consiste donc à moins rouler. Faut-il y voir une corrélation entre l’augmentation de la performance du tourisme dans les régions du Nord-Ouest depuis plusieurs années, plus proches de grands bassins de population français, belges, britanniques et néerlandais ?

Mais les économies concernent aussi d’autres frais : par exemple, les Français évoquent le fait de réduire le recours aux axes payants, à 37%, pour une moyenne européenne à 20% sur le sujet. Idem, pour les parkings payants, ils sont 30% à les éviter pour 26% en Europe. Sur ce point, ils sont dépassés par les Belges à 35% et les Néerlandais à 34%. Un automobiliste sur 2 attend que les pouvoirs publics agissent pour limiter le coût des carburants.

44% des Européens recourent à l’auto pour leurs vacances

Plus le pays est grand, plus on roule. Si le nombre de km moyen est de 13 600 par an, les grands pays du panel tels que le Brésil, la Turquie, la Chine et le Mexique sont ceux où l’on fait le plus de km. 13 600 en moyenne en Allemagne, 12 400 en France, pourtant le pays le plus grand d’Europe de l’Ouest pour 12 900 aux Pays-Bas (les longues distances des vacances), mais fait curieux 14 150 km par en an en Italie, pays d’une moindre superficie que la France.

L’autopartage et le covoiturage séduisent 11% des automobilistes. A l’échelle mondiale, l’usage de l’auto est inconditionnel à 56% pour les espaces ruraux pour 35% pour les habitants des villes. En France, le ratio est quasi du simple au double : 64% contre 36%. Il est vrai que la densité de population française traduit un peuplement étalé spatialement. Partir en vacances en auto est encore le fait de 44% des Européens et de 52% des Français. Les mobilités douces, qui connaissent un vrai engouement, ne riment pas encore avec la ruralité. Pour le futur, 60% des personnes interrogées craignent de ne plus pouvoir utiliser un véhicule à l’avenir. Les avis sont assez proches d’un pays européen à l’autre.

Des propriétaires plus vieux

D’autres signes doivent alerter sur les modifications à venir dans l’industrie touristique habituée aux arrivées de clients en auto. L’âge moyen des acheteurs de véhicules neufs était de 44 ans en France en 1990 pour 55 ans aujourd’hui. Il est en moyenne à 53 ans pour l’Europe. On note donc un vieillissement qui repose sur la moindre nécessité pour la jeunesse urbaine de posséder une voiture pour un usage quotidien. L’anticipation d’un quotidien sans voiture a déjà commencé : un abandon s’opère dans de nombreux pays : 42% en Europe pour 33% en France. Tout cela s’inscrit dans le contexte européen du tout électrique à brève échéance.  Mais 7 personnes sur 10 hésitent à franchir le pas en raison d’un coût trop élevé. Le niveau d’équipement des voitures électriques ou hybrides est de 10% dans le monde et en Europe, pour 9% en France. Au regard de l’évolution de la réglementation européenne et française en la matière, ces taux vont rapidement et fortement évoluer. La prise en compte de l’équipement de recharge est indispensable partout et en particulier dans les hébergements touristiques isolés : hameaux de gîtes ou villages ruraux, campings, hôtels de campagne.

En conclusion, le changement générationnel sera accompagné d’un changement comportemental à l’égard de la voiture. Les métropolitains se détachent progressivement de l’automobile, cela va poser de nombreuses questions en matière d’arrivées de publics dans des régions non desservies par les trains.

Les campeurs français et leurs campings

Quand la prairie tutoie le ciel

Le camping, bien plus qu’un hébergement

Alors que l’hôtellerie de plein air a le vent en poupe depuis des années, elle s’organise désormais en trois grands ensembles : les campings insérés dans un groupe industriel, les indépendants adaptés au marché et un segment de campings en situation plus fragile, notamment des campings municipaux n’ayant pas bénéficié d’investissements importants. Beaucoup de ces derniers sortent du secteur et, soit ferment, soit deviennent des aires de services pour camping-car.

Le camping a une bonne image auprès des Français. Il demeure un hébergement populaire et abordable. Il est apprécié par un public plus jeune que la moyenne de la société française. Il réunit 34% des Français dont 13% qui le pratiquent tous les ans. Pour ses adeptes, le camping est bien plus qu’un hébergement. 82% des participants ont une bonne image du camping contre 18% qui en ont une mauvaise. Dans les avis tranchés, on note que 18% ont une très bonne image contre 2% qui en ont une très mauvaise. Parmi les 18% qui ont une très bonne image du camping, 28% des répondants annoncent la présence d’enfants dans leur foyer (14% non), 55% ont entre 18 et 34 ans, 25% sont identifiés dans une catégorie modeste (22% en catégorie pauvre et 18% en catégorie moyenne inférieure, soit un total de 65% disposant de revenus modestes à moyens). Cela interroge sur la performance du camping dans la cible des Français ayant à la fois une bonne image du camping et étant insérés dans les catégories sociales aisée et moyenne supérieure, alors que l’HPA devient de plus en plus locative et chère en haute saison. La question du positionnement de l’offre y est stratégique.

Resort-destination

Au regard d’études clientèles plus anciennes, nous constatons un glissement progressif vers la notion de micro-destination ou de resort-destination : le camping est un ensemble et pas seulement un mode d’hébergement. Son offre intégrant l’hébergement, les équipements de loisirs, les services et les activités en fait un point de destination complet. C’est ainsi que chez Emotio Tourisme nous accompagnons depuis toujours le développement de campings. La question du positionnement marketing (aménagements, équipements, la question du paysage avec notre ami paysagiste Matthieu Zago, services, politique tarifaire et ciblage des publics…) est centrale.

Commandée par la FNHPA, l’étude IFOP 2023 a été conduite entre le 15 et le 20 mars 2023 auprès d’un échantillon représentatif de la population française, composé de 1503 personnes. Fait intéressant, un tiers des personnes a affirmé avoir séjourné en camping au cours des trois dernières années, ce qui permet d’avoir une base d’appréciations solides sur la réalité du camping d’aujourd’hui en France.

Convivial et écologique

On remarque une certaine stabilité avec les études précédentes d’avril 2013 et de mars 2020 et une franche adhésion avec des accords dépassant les 70% sur des questions de caractérisation connue du camping. Parmi ces questions :

  • Le camping est un mode de vacances convivial : 31% des Français sont tout à fait d’accord, 58% plutôt d’accord, soit 89% d’accord
  • Le camping participe à la mixité sociale, un accord général à 77% est relevé
  • Le camping est un mode de vacances écologique qui permet de se rapprocher de la nature (question récente) : 76% des Français sont d’accord

Parmi les principales motivations d’un séjour en camping, le rapport qualité-prix l’emporte largement à 61%. Ce taux n’était que de 49% en 2020, année de reprise après le covid. Mais ce taux de 61% n’est que de 48% pour les Franciliens. La proximité de la nature à 37% progresse fortement depuis la précédente enquête de 2020 (18%). La convivialité est au même niveau à 37% alors que les équipements de loisirs sont toujours un moteur fort à 35% et plus encore si le foyer a des enfants (48%). Si le « tout compris » (hébergements, activités) n’atteint que 15%, il apparaît à 21% pour les campeurs issus des catégories populaires.

34% de fidèles

Parmi les répondants, 34% ont annoncé avoir campé au cours des trois dernières années. L’hôtellerie de plein air dispose donc d’un socle solide de clients français. Cependant il reste des parts de marchés à gagner puisque 66% des Français n’ont pas pratiqué le camping dans une période récente. L’analyse de la fréquence des séjours en camping traduit le fait que 13% des Français font du camping tous les ans ou presque. A 68% ces campeurs sont actifs et 43% sont issus de catégories populaires, avec une sur-représentation des habitants des régions (84%) contre seulement 16% pour ceux de l’Ile de France. Les campeurs français sont donc majoritairement des provinciaux et l’on note qu’ils sont à 30% originaires du Nord-Est et à 29% du Nord-Ouest de la France. Voilà qui en dit long sur les bassins émetteurs.

Par rapport à la société française, le profil du campeur est plus jeune : 35% ont moins de 35 ans contre 25% en moyenne de la population. A l’inverse, on trouve beaucoup moins de campeurs de plus de 65 ans (15%) que leur part dans la population qui se situe à 25%.

Parmi les affirmations relatives aux aspects budgétaires, 97% des personnes qui ont déjà pratiqué le camping au cours des trois dernières années et qui ont choisi le rapport qualité-prix comme principale motivation, soit 21% de l’échantillon, se déclarent d’accord avec la phrase suivante : « la diversité de l’offre de campings vous permet facilement de trouver une offre adaptée à votre budget ».

Motivation budgétaire

D’autres phrases confirment la bonne position du camping sur ces aspects budgétaires auprès de ce public connaisseur, ce qui laisse supposer qu’il y a un travail d’information à conduire sur ce thème pour les autres composantes de la société. Ainsi, 89% apprécient de pouvoir partir en tribu à un prix raisonnable, 87% estiment qu’ils peuvent mieux maîtriser leurs dépenses, 87% considèrent le camping moins cher que d’autres modes d’hébergement. Dans le contexte actuel marqué par l’inflation, 86% pensent que le camping leur permet de partir en vacances malgré la baisse de leur pouvoir d’achat.

La part des campeurs ayant pratiqué au cours des trois dernières années, soit 34% de l’échantillon et recourant à son propre matériel, diminue tendanciellement. Elle n’est plus que de 30% en mars 2023 pour 55% en avril 2013. A l’inverse la location d’un hébergement sur place a fortement augmenté. Il s’agit là d’une pratique typiquement française, les marchés nord-européens restant majoritairement adeptes de leur propre matériel.

Extrait de l’étude IFOP / FNHPA

Avec la baisse du pouvoir d’achat liée à la reprise de l’inflation et à la suite du covid, il était intéressant de questionner les Français sur la proximité de leur lieu de vacances. Il est tout à fait intéressant de constater que pour 57% c’est secondaire et seulement fondamental pour 12% des personnes d’être proche de son domicile.

Tourisme et vignoble, une longue histoire

Emotio Tourisme est presque née dans les rangs de vignes. D’abord de Nouvelle Aquitaine, avant d’être greffée dans les vignobles d’Auvergne Rhône-Alpes, de Provence, puis de Bourgogne-Franche Comté, avec parfois des greffages lointains au Chili, au Mexique et ailleurs.

En 2023, nous avons accompagné le CIVP, Conseil Interprofessionnel des Vins de Provence, dans l’élaboration d’une stratégie oenotouristique sensible dans ces superbes paysages de Provence.

Le Château de Rouffiac, qui a fait l’objet d’une reprise par un trio ingénieux et adepte de la régénération et de l’exportation des vins de ce domaine inscrit dans le terroir du Cahors, nous a également fait appel.

Château de Rouffiac

Et nous avions précédemment donné une belle conférence à Dijon, en conclusion de notre travail autour du Schéma Régional de l’Oenotourisme de Bourgogne-France Comté. Avec une très belle mention dans le quotidien national Les Echos.

Nous lions de plus en plus l’oenotourisme avec la cuisine locale, de même qu’avec des initiatives culturelles et artistiques. Nos travaux auprès des cidreries bretonnes réunies au sein du CIDREF, autre mission conduite dans l’intervalle, attestent de ces dynamiques partenariales et créatives.

C’est que nous croyons fermement que la puissance évocatrice du vin se nourrit d’architecture, de paysages modelés, d’équipements techniques, mais aussi de films, de littérature, d’expériences et surtout d’apprentissage de la dégustation et du mariage avec des cuisines variées.

Nous avons constaté qu’en moyenne, un domaine viticole augmente son chiffre d’affaires de 20% en proposant des prestations oenotouristiques.

Ce chiffre peut monter jusqu’à 33% dans certains établissements du nouveau monde.

Le secteur connaît une croissance soutenue de +5% à +10% par an selon les pays (hors Covid19 en 2020). En Europe, les experts estiment que seulement 20% du potentiel d’affaires œnotouristiques est aujourd’hui exploité.

Les États-Unis, arrivés plus tard que l’Europe dans la viticulture, mais précurseurs dans l’œnotourisme, constituent le premier marché du secteur.  Ils ont su se positionner plus largement sur le « gastro-tourisme »

D’une manière générale, l’oenotourisme du Nouveau Monde est un marché mature, essentiellement tiré par le marché domestique.

Beaucoup plus ouvert aux touristes internationaux (42% d’œnotourisme étranger en France), l’œnotourisme européen se structure et a encore un fort potentiel de développement. Notre mapping réalisé post covid a révélé un marché international de 93 millions d’œnotouristes se décomposant entre les curieux et les passionnés pour un marché estimé à près de 30 milliards de dollars en 2030. L’oenotourisme n’en est qu’à ses débuts.

Petits campings : un vrai savoir-faire

Malmenés depuis quelques années, les petits campings retrouvent l’intérêt des consommateurs. Les éditeurs de guides et les portails spécialisés redécouvrent ces terrains familiaux et ruraux. La sobriété tant appelée pour contrer le changement climatique et le retour de l’inflation, mettent sous les projecteurs ces campings assurant des prestations simples.

Bien des campings municipaux et parmi les plus petits campings privés, ceux de moins de 115 emplacements, la moyenne française, ont connu des difficultés ces dernières années. Fermetures, transformations en aires de stationnement pour camping-cars, réaffectations d’usage ont caractérisé un certain nombre de ces sites. Beaucoup ont souffert de la crise du covid. Si le format camping-club s’imposait depuis deux décennies, le secteur familial de petites dimensions ne pouvait rivaliser avec les investissements à consentir pour rester dans la course. Des petits campings ont cependant conservé leur clientèle. Certains professionnels entreprenants, comme ceux du réseau La Via Natura, ont pris le parti de se réunir pour mieux valoriser leurs atouts.

Désormais, les petits campings et les terrains adossés à une ferme connaissent un regain d’intérêt notoire. Nous parlons ici principalement des terrains proposant moins de 50 emplacements. Ils sont près de 2400 dans ce cas en France. Cet engouement n’est pas que français, on le constate également dans les autres pays européens. Comment expliquer ce retournement de situation ?

Du côté des campeurs

Plusieurs facteurs s’entremêlent. Mais il nous semble que la raison la plus évidente relève du besoin de prestations simples à des tarifs abordables. Ce point est renforcé par l’inflation que nous connaissons sur le continent européen. Cette quête de simplicité est couplée à l’évolution de la société vers une nouvelle sobriété. Les comportements tiennent de plus en plus compte des impacts de notre mode de vie sur la planète. Moins consommer ou le faire de manière moins obligée, et aussi moins ostentatoire, si possible en circuit court, dirige les motivations des nouvelles générations. Pour rappel, les premiers créateurs de campings étaient souvent des agriculteurs en recherche de diversification.

Voici quelques éléments d’explication :

  • Des tarifs abordables qui laissent du pouvoir d’achat pour les activités, la restauration, le bar…
  • Des tarifs en harmonie avec l’idée que l’on se fait du camping et tel qu’on l’a pratiqué dans le passé 
  • Un espace plus grand, tant au niveau du camping, souvent situé en pleine nature, qu’au regard de la surface des emplacements
  • Des prestations réduites car en camping, on peut apprécier un certain dénuement, c’est d’ailleurs l’un des fondamentaux de la pratique
  • Une moindre fréquentation que dans un camping-club, génératrice de relations humaines plus immédiates avec l’équipe du camping et les autres campeurs
  • Un accès facilité à la nature, à l’agriculture, à l’élevage, aux animaux, cela motive beaucoup les familles ayant de jeunes enfants
  • Une plus grande liberté d’évolution en raison d’une moindre fréquentation et d’un engagement moins contraignant en matière de conditions de réservation
  • Une ambiance paisible, un sommeil retrouvé
  • Une déconnexion digitale en opposition à la couverture et aux propositions du monde urbain

Du côté des professionnels

Ce mouvement en faveur des petits campings est constaté en France, mais aussi aux Pays-Bas ou au Royaume-Uni. Acsi réunit ainsi 1892 campings européens sous la mention avenante « petits campings sympathiques ». Un rapide survol des propositions unit cette sélection : les photos présentent des campings insérés dans un environnement vert, aéré, spacieux et soigné. Pour sa part, le site britannique Campsited évoque des « bénéfices » concrets comme un retour à l’enfance, un vrai amusement pour les enfants, une capacité accrue à nouer des relations et un sommeil réparateur. Toujours au Royaume-Uni, Campsites.co.uk a listé 1708 petits campings britanniques dans lequel s’épanouir. Là aussi, les champs tutoient le ciel.

Pour sa part, Rustiek Kamperen aux Pays-Bas évoque les avantages d’un séjour à la ferme et des rencontres merveilleuses avec l’univers agricole. De même que l’initiative SVR qui rapproche campeurs et fermiers. Cette initiative, organisée en fondation, réunit 2000 propriétaires de campings en Europe qui y adhèrent de manière gratuite. 150 000 sociétaires, donateurs, participent à SVR. Voilà une manière astucieuse de rapprocher des offres et un public disposant des mêmes motivations.

En France, les initiatives se sont multipliées ces derniers temps, nous en avons régulièrement parlé dans ces colonnes. Intéressante est l’explication du site web Rural Camping France qui prend une adhésion des campings : « un camping doit proposer au moins 50% de sa capacité en emplacements nus ou tentes équipées ». Dans le cas présent, le nombre d’étoiles n’est pas un facteur discriminant. D’ailleurs, de nombreux petits campings ne sont pas classés, aussi ils ne peuvent appliquer la TVA à taux réduit (10% contre le taux normal à 20%).

Comment procéder ?

Alors, que faut-il faire si l’on dirige un petit camping ? En premier lieu communiquer de manière étayée, avec des preuves, sur les qualités de son camping en les traduisant en bénéfices pour les publics que l’on vise. Les arguments seront différents selon que l’on privilégie des seniors sensibles à la tranquillité ou des familles heureuses de la proximité avec la nature. Mais tous apprécieront l’excellence du rapport qualité-prix. En second point, bien maîtriser le triangle composé de la capacité d’accueil, du temps de travail et des prix des prestations. Et Emotio Tourisme dispose d’un vrai savoir-faire sur le sujet avec plusieurs dizaines de campings accompagnés dans son histoire.

Prix moyen en Europe

55,70 euros par jour en haute saison

Selon Pincamp.de, émanation de l’ADAC, le camping européen sera 7% plus cher en moyenne en 2023. La Suède et l’Allemagne affichent le tarif moyen journalier le moins cher, à partir de 39 euros alors que l’Espagne se situe à 60,30 euros, l’Italie à 65,80 euros et la Croatie frôle les 70 euros (69,30 euros). La France est en excellente position à 49 euros par jour.

Cette évaluation repose sur le modèle d’une famille de campeurs comprenant un enfant de dix ans. Cette année, le prix moyen européen sera de 55,70 euros contre 52 euros en 2022 pour une nuitée en haute saison estivale. La prestation retenue comprend l’emplacement, l’électricité, les douches chaudes. La Croatie affiche une augmentation de 15%, le passage à l’euro étant un élément d’explication de ce positionnement tarifaire élevé. L’Allemagne, bien que très compétitive affiche une augmentation moyenne de 11,2%. Ce qui traduit le niveau actuel de l’inflation dans ce pays.

PiNCAMP Preisanalyse Europa 2023. – https://bit.ly/3UI5wIr

En revanche, un pays affiche une diminution et elle est sensible, c’est la Grande-Bretagne avec -10% pour atteindre une moyenne de 47,10 euros. La perte de valeur de la Livre Sterling expliquant cela. La Suisse n’a augmenté ses tarifs que de 2,5%. Le pays demeure cependant le troisième le plus cher d’Europe, il occupait la première place en 2022. Nous notons l’excellent positionnement tarifaire français à 49 euros par jour en moyenne, soit à la 4ème place la plus compétitive d’Europe. Cette place est confortée par la modération de l’augmentation, la plus basse du panel, à 0,9%. Il faut dire que la France est le pays comptant la plus grande offre de campings d’Europe, la concurrence y est plus forte qu’ailleurs. La France est aussi le pays à l’inflation la plus basse.

PiNCAMP Preisanalyse Europa 2023. – https://bit.ly/3UI5wIr

Cette analyse des prix repose sur la période où les tarifs sont les plus élevés. Les campings retenus disposent d’un classement trois étoiles (évaluation ADAC) et d’au moins 50 emplacements. Plus les campeurs réservent tôt et pour d’autres périodes, plus ils peuvent bénéficier de tarifs attractifs.

Le camping, un secteur passionnant

En constante veille sur les sujets liés au tourisme, nous collectons des données qui
viennent appuyer et renforcer nos propos au quotidien.
Aujourd’hui, nous choisissons de vous partager l’un de nos domaines d’expertise, le
secteur de l’hôtellerie de plein air, dans lequel nous évoluons depuis de nombreuses
années.

Avant d’entrer dans l’analyse du marché, voici quelques données sur l’HPA française qui
permettront de poser les bases :

En 2021, selon la FFCC, on compte 7 592 campings qui permettent d’offrir 872 647
emplacements.
Cette offre génère 129 millions de nuitées réalisées par 22 millions de clients.
En 2021, le secteur employait 50 000 salariés dont 40 000 saisonniers avec un CA de 2,8
milliards et une capacité d’accueil de 2,6 millions de personnes.

L’observatoire national de l’HPA a fait un point sur le marché du camping en 2022, une
très belle saison notamment grâce au pic durant le 3 ème trimestre où l’hôtellerie de plein
air a relevé plus de 100 millions de nuitées.

On remarque que suivant la ventilation des nuitées, des tendances apparaissent, c’est ici
le cas selon le classement du camping :

  • Campings non classés : 4,2 millions
  • Campings 1 et 2 étoiles 10,5 millions
  • Campings 3 étoiles : 28,1 millions
  • Campings 4 et 5 étoiles : 59,4 millions

Ces résultats permettent d’identifier très clairement un attrait pour les hébergements de
qualité, une tendance déjà ancienne qui se conforte chaque année.

Par ailleurs, on constate aussi grâce à la ventilation des nuitées que les emplacements
équipés sont davantage privilégiés :

  • 46,3 millions de nuitées en emplacements nus
  • 55,9 millions de nuitées en emplacements équipés

Enfin, le nombre de nuitées selon le lieu de séjour est également très parlant, le littoral
est bel et bien la destination de prédilection des vacanciers :

  • 58,7 millions de nuitées dans les campings du littoral
  • 43,5 millions de nuitées dans les campings hors littoral

Une connaissance fine du secteur


Ces diverses données nous permettent de confirmer des faits et des tendances
observées ces dernières années.
Le secteur de l’HPA connaît une belle performance, notamment sur le littoral. Il est
souvent très apprécié du marché français. Les vacanciers privilégient des emplacements
équipés dans des campings bien classés. Mais la demande pour des emplacements nus
persiste, notamment sur les marchés étrangers et auprès des jeunes consommateurs. A
tel point que dans certaines zones côtières, il paraît urgent de conserver et mieux
révéler l’offre en emplacements nus pour éviter l’érosion du segment des adeptes du
camping sous tente, en caravane, en van ou camping-car.

Pour venir compléter ces propos, le cabinet Emotio Tourisme intervient également au
sein du mensuel professionnel Décisions, magazine dédié aux professionnels de
l’hôtellerie de plein air. De ce fait, nous sommes également en charge de la collecte des
données pour le magazine Hors-Série spécial Chaines & Groupes.
Ainsi, nous élaborons des données annuelles sur les Chaines et Groupes en France. Voici
quelques données chiffrées.
Ces Chaines et Groupes représentent :

  • 26% de l’offre de campings en France
  • 38 % des emplacements
  • 53 % du volume d’affaire de l’HPA française

Il ne reste plus qu’à souhaiter que cette nouvelle saison 2023 bénéficie au moins du
même succès que la précédente.

Des missions HPA en cours

Nous accompagnons par nos études et conseils des clients du secteur de l’HPA. Des
campings privés, municipaux, des collectivités désireuses de conduire des stratégies
d’hébergements plein air, des études d’implantation d’aires de camping-cars. Nous
étions ainsi présents au SETT à Montpellier en novembre dernier.

Ces derniers mois, nous avons eu plaisir à conduire des missions relatives à l’HPA tpour
plusieurs clients tels que :

  • Camping de Baugé-en-Anjou pour une étude d’intégration paysagère et du bâti,
  • Camping de Maussane-les-Alpilles pour une aide au positionnement stratégique,
  • Commune de Lège-Cap-Ferret pour un schéma d’accueil et d’aménagement d’une
    aire de camping-cars sur la commune de Lège-Cap-Ferret,
  • Convergence Garonne pour le schéma de développement des hébergements de
    plein air,
  • Et bien d’autres…

Nous espérons que ces quelques lignes auront permis de vous renseigner sur ce secteur
de l’HPA, en pointe pour le tourisme français tant l’offre est variée et de grande qualité.
Nous espérons qu’elles susciteront en vous l’envie d’en connaître davantage.

A très bientôt pour un nouvel article !

Positionnement des destinations – L’importance du marketing

Article rédigé par François Perroy, Directeur du cabinet Emotio Tourisme pour la Revue Espaces – Décembre 2022 – En partenariat avec etourisme.info

Les destinations touristiques semblent donner, depuis quelques années, une moindre importance à la construction de leur stratégie marketing pour affirmer leur positionnement. La communication, la stratégie digitale, « l’expérience utilisateur » sont considérés comme des chantiers plus prioritaires. Mais ces opérations sont de plus en plus effectuées sans un préalable travail de fond marketing, grâce auquel elles ressortiraient pourtant grandies, mieux ciblées et donc plus efficaces pour permettre à la destination de se différencier des autres.

Le sujet du marketing applicatif est régulièrement abordé depuis la naissance du blog etourisme.info. Les articles faisant référence à des solutions digitales animant la relation avec des prospects, tant autour des sites web de destination, que des plateformes commerciales ou des réseaux sociaux, sont nombreux. Les outils et techniques d’entretien et de développement de la gestion de la relation client sont aussi abordés. Les innovations technologiques fondent le socle du blog et depuis quelques années, les thèmes autour des transformations, de la responsabilité, de la sobriété, s’imposent. Le blog évolue avec les enjeux généraux qui impactent le tourisme. Peut-être par effet d’évolution des priorités au regard des cibles, avec l’émergence du rôle des habitants et la moindre fréquentation des organismes de gestion des destinations (OGD) par les touristes étrangers, je constate un éloignement des préoccupations liées à la stratégie marketing. Le nombre d’articles publiés sur le sujet dans le blog est faible. Il occupe désormais un spectre allant de la stratégie marketing à la stratégie de communication, sans que la différence entre ces deux thèmes soit marquée. La position actuelle des OGD françaises sur le sujet du marketing me paraît insuffisamment investie. Ludovic Dublanchet s’interrogeait d’ailleurs dans un article publié le 21 février 2022 : « Le slogan, la signature, c’est passé de mode ? ». Il résumait ainsi son propos : « La plupart de nos sites se contentent d’une grande et belle image, parfois en mode diaporama, en vidéo, mais sans m’en dire beaucoup plus, sans afficher ce qui les différencie de leurs concurrents que je vais également visiter ».

UNE CONFUSION INTERNE

Positionnées entre les investisseurs publics que sont les collectivités et leurs publics touristiques (professionnels locaux, touristes finaux et habitants), les OGD ont des obligations réglementaires multiples, trop ambitieuses de mon point de vue, à conduire. Dans les critères de classement des offices de tourisme (axe 19), il est clairement indiqué que l’office de tourisme met en œuvre la stratégie touristique locale.

« L’office de tourisme élabore et met en œuvre une stratégie touristique précisant les missions de l’office de tourisme dans les domaines suivants :

  • politique d’accueil
  • commercialisation ;
  • animation du réseau des acteurs touristiques, accompagnement dans la transition numérique, assistance aux porteurs de projet ;
  • promotion de la destination et communication grand public ;
  • actions de sensibilisation des touristes et des acteurs touristiques en matière de protection de l’environnement et de développement durable ;
  • amélioration de l’offre touristique à travers le classement des hébergements et la diffusion des marques.

Cette stratégie touristique est validée par la collectivité« .
Et les axes précédents, 17 et 18, obligent l’office de tourisme à tenir à jour un tableau de bord de la fréquentation touristique, ainsi qu’à mettre en place un observatoire sur la satisfaction. Cette procédure de classement a été largement simplifiée puisqu’auparavant, 48 critères étaient retenus, contre 19 aujourd’hui.

LE MARKETING, MAILLON ABSENT


Nous notons que le mot marketing n’est pas utilisé et a fortiori, il n’est pas accolé à celui de stratégie touristique. Et c’est encore plus vrai dans le guide méthodologique de la DGE (15 pages, mai 2019), intitulé « Procédure relative au classement des offices de tourisme ». Un office de tourisme fait donc du marketing sans le savoir et sans le dire. Il manque une évidence, un maillon dans la chaîne de valeurs de l’OGD office de tourisme, à savoir le marketing. Si nous remettons dans l’ordre les processus conduisant à l’élaboration d’une stratégie marketing, nous pouvons osciller entre deux approches applicables dans l’univers du tourisme :

  • D’une part une approche classique, destinée à accroître la performance d’une entreprise commerciale : avec des objectifs divers, voire complémentaires comme le développement de parts de marché, soit par la conquête soit par la fidélisation, de l’élévation qualitative des prestations, de la satisfaction client, de l’augmentation des contributions et in fine des résultats, du retour sur investissement.
  • D’autre part, une approche territoriale, fondée sur l’engagement des différentes parties prenantes d’une destination (bras armés de la collectivité, élus et techniciens, partenaires privés du tourisme, des loisirs, de la culture, du sport, du commerce, du transport), sur leur mobilisation et le partage de visions autour d’objectifs communs et applicables à l’univers territorial.

Les séquences suivantes de diagnostic, de définition de choix stratégiques, de construction d’un plan d’actions, et d’évaluation de la démarche et des retombées sont similaires à ces deux entrées en matière, bien que des nuances soient apportées. Vincent Gollain a formalisé la mise en œuvre d’une démarche de marketing territorial en cinq séquences et 25 points clés, dont deux centraux portent sur la définition des choix stratégiques que l’on devrait exprimer dans le pilotage d’une destination :

  • Se donner une ambition en choisissant les objectifs stratégiques de moyen et long termes
  • Positionner le territoire et construire sa promesse client

Par expérience de terrain, je voudrais insister sur deux points qui me paraissent être souvent en souffrance dans l’élaboration de démarches marketing touristique pour des destinations :

  • D’abord, le temps long de la définition stratégique en considérant que les objectifs et l’appréhension peuvent évoluer entre le début d’un processus, alors que l’on ne dispose pas de tous les éléments requis, et le moment où les données peuvent être figées après le diagnostic. Des évolutions tout au long du processus me paraissent souhaitables, car elles permettent d’affiner l’ambition collective de l’OGD avec une meilleure prise en compte des points de vue des parties prenantes, à l’inverse d’une entreprise souvent en cheminement vertical, nous nous trouvons ici dans des approches horizontales et des segments de marchés sur lesquels on n’a pas beaucoup de prises car ils sont d’abord clients d’un transport puis d’un hébergement, avant de l’être de la destination.
  • Ensuite, la capacité à définir et préciser un positionnement de destination étayé par une promesse client, en se tenant le plus éloigné possible d’une stratégie de communication, celle-ci n’étant qu’un débouché applicatif de la stratégie marketing (quoi, pour qui, pourquoi).

LA COMMUNICATION EN PRIORITÉ


Or, la communication s’impose très rapidement, au détriment du travail de fond marketing. La tendance à communiquer rapidement, avant l’élaboration d’une stratégie marketing est inhérente aux organisations touristiques territoriales pilotées par des élus ayant en tête la force d’attraction des images du tourisme au profit du développement général de leur territoire (habitants, nouveaux habitants, investisseurs publics et privés, media…). Il est assez fréquent de constater que l’on escamote le travail marketing préalable pour passer directement en phase de communication. C’est plus rapide, plus motivant, plus visible, plus sympa et les effets, au moins pour communiquer en interne, sont plus rapides.
Le sujet est d’autant plus flagrant si on s’intéresse aux enquêtes clientèles : la connaissance qui nous est délivrée tient plus du quantitatif adressé aux BIT (l’observation de la fréquentation de l’office de tourisme et de la satisfaction des touristes) que du qualitatif sur les comportements et les besoins, soit des prospects à distance, soit des visiteurs sur place et encore moins sur des sujets thématiques pour explorer de nouvelles possibilités : services, produits, circuits, acceptation d’un tarif… Le recours aux observatoires locaux le révèle aisément.
Je ne sais la raison de ces positions raccourcies, mais je constate que dans d’autres pays, on accorde plus d’importance aux études de clientèles, aux tests produits et services, aux définitions de positionnements courageux et assumés. Pourtant des solutions existent en matière de connaissance des clientèles. À titre d’exemple, le modèle de gestion des destinations de Saint-Gall (SGDM), en Suisse, est intéressant à l’échelle locale.

Le SGDM synthétise les comportements spatiaux des touristes et des visiteurs pour mieux comprendre leurs profils et leurs activités. Cette compréhension du portefeuille d’une destination, par l’observation des flux de visiteurs facilite l’alignement des projets, des produits et des services sur les motifs des voyages et des séjours.


En pratique, selon le SGDM, la démarche suit une série de six étapes :
» Identifier les flux de visiteurs et définir, dessiner et décrire les flux de visiteurs stratégiques ; » Discuter de la géométrie variable en chevauchant les flux de visiteurs stratégiques individuels et en évaluant le portefeuille de flux de visiteurs stratégiques ;
»Analyser les réseaux d’offre et de demande et reconstituer les principaux leviers et mécanismes moteurs du réseau ;
» Décrire les processus de gestion et de marketing par flux de visiteurs stratégiques et allouer et répartir les tâches tout au long du processus ;  » Organiser les stratégies et les actions entre les organisations et les acteurs et affecter les ressources en fonction des compétences correspondantes ;
» Mettre à jour les flux, le processus de marketing et de gestion et l’utilisation des ressources en continu et modérer les processus d’apprentissage et de prise de décision au niveau de la destination.
Autre exemple : en relation avec l’un de nos partenaires espagnols, nous avons observé une solution digitale déployée à San Sebastian au Pays basque qui consiste à mesurer les flux instantanés des visiteurs dans le centre-ville. Cela permet d’imaginer les programmations événementielles, de déployer de nouveaux services, d’informer sur place pour inviter à des découvertes d’autres quartiers.

Un rapide tour d’horizon sur le site The Conversation, qui vulgarise de brèves publications d’universitaires, démontre dans sa version française que le couplage tourisme + enquête clients ne révèle pas de références d’articles. Le sujet des enquêtes des publics est peu présent dans l’élaboration des stratégies touristiques des OGD. Pourtant, il est difficile de proposer des stratégies marketing si l’on ne s’appuie pas sur des enquêtes clientèles visant à cerner les comportements, les besoins, l’expression des satisfactions. Difficile également de déterminer les segments de marchés à étudier. Ils peuvent être nombreux : habitants (des nuances à apporter selon leurs conditions de mobilités dans le territoire), touristes marchands, touristes propriétaires (et parmi ces touristes, les cibles liées à la composition socio-démographique), visiteurs événementiels, excursionnistes, entrepreneurs, artisans et commerçants, etc…

Certes, les sites d’avis donnent des éclairages pour des hébergements, des restaurants et des lieux de visite, mais ils ne forgent pas de typologies et d’analyses rigoureuses. Le champ de la connaissance des clientèles, aussi bien prospects que clients acquis, est insuffisamment travaillé dans les OGD, principalement au niveau des offices de tourisme. Les échelles supérieures peuvent recourir davantage à cette phase du travail marketing.

On assiste même à des collaborations entre OGD et plateformes digitales et cela m’étonne fortement. La donnée publique pourrait servir les intérêts locaux qui ne passent pas nécessairement par leur aspiration par des OTAs. Je vois dans ces vides une tendance à la paupérisation de la réflexion marketing en autonomie, au profit de l’envie de communiquer rapidement et massivement, au risque de devoir faire machine arrière pour contrer des phénomènes de surtourisme (rétropédalage de destinations sur des spots trop fréquentés avec mise au point de filtres pour réduire la capacité de charge). Une bonne stratégie marketing est un préalable indispensable pour éviter de tomber dans des actions de communication dont les résultats, démultipliés par la viralité digitale, peuvent échapper à leurs initiateurs.

DES POSITIONNEMENTS À ASSUMER


Le deuxième champ de l’interrogation marketing réside dans le travail stratégique du positionnement. Un joyeux mélange est à l’œuvre dans beaucoup d’OGD entre le positionnement marketing et le positionnement de communication. Le premier est le résultat d’un travail permettant d’engager la destination dans une voie de développement. Ce travail et le choix qui en résulte servent à flécher les investissements, à organiser les politiques touristiques en lien avec les autres grandes politiques, je pense notamment aux mobilités, mais aussi aux enjeux sportifs et culturels, à mettre en mouvement les partenaires privés dans une voie commune et différenciante des concurrents.
Le positionnement de communication est l’expression d’un soutien à la marque, qui porte du sens (une identité expression d’une volonté collective partagée), en donne aux visiteurs (une réponse adaptée aux évolutions de la société) et se traduit par une création de valeur (pourquoi choisir cette destination, comment l’apprécier, pourquoi la revendiquer et assumer son choix…). Ce processus du positionnement mérite de mon point de vue d’être réarmé pour mieux marquer les avantages concurrentiels, guider les investissements publics et privés dans une voie stratégique. La différenciation a toujours été synonyme de richesse et de diversité. La nature nous le prouve tous les jours.

Mais cette différenciation n’est pas qu’affichage. Elle est inscrite dans les gênes et dans les complémentarités entre espèces et espaces. Il me semble que la stratégie marketing doit de nouveau nourrir le travail des OGD pour porter des promesses et réalités qui touchent les publics les plus adaptés. Il est assez désarmant de constater d’une part les moyens affectés à l’ergonomie et à l’UX design en matière digitale, et d’autre part la faiblesse des moyens affectés au processus stratégique en matière de tourisme territorial. Pourtant, les deux participent de la même volonté : coller le plus possible aux besoins des utilisateurs pressentis.

Etudes, conseils, créativité en tourisme

Créé en 2007, Emotio Tourisme est un cabinet d’études en tourisme, loisirs et patrimoine. Membres du CINOV et d’ATD, nous réalisons des missions d’études pour développer le tourisme. Implantés à Bordeaux, nous agissons partout en France, parfois à l’étranger sur des formats courts (des missions flash pour décider et agir rapidement) et longs (études stratégiques territoriales). Nous conduisons aussi des missions de suivi en développement d’acteurs privés.

Avec plus de 400 missions conduites, des partenariats solides et reconnus, nous intervenons principalement sur des missions de stratégie touristique territoriale, de positionnement de produits et de destinations, de contenus narratifs et muséographiques. Destinations touristiques, hébergements collectifs, campings, entreprises de l’oenotourisme et des produits du terroir sont nos clients. Consultez nos consultants pour parler de vos projets.

Formats courts et études stratégiques

Chez Emotio Tourisme, nous réalisons à la fois des formats courts rapidement opérationnels et des études stratégiques. Nous avons mis au point un module d’accompagnement à l’oenotourisme qui se déroule en deux jours. Pour cela nous agissons avec notre partenaire expert André Deyrieux du Sud-Est. Positionnements, expériences, créativité collective, argumentaires de destinations… voilà des formats courts.

Etudes stratégiques territoriales en faveur du développement du tourisme, études d’opportunité et de faisabilité, stratégies d’entreprises, diagnostics, stratégies de territoires, positionnements, plans d’actions pour des offices de tourisme et institutions publiques sont dans nos gènes. Interrogez-nous et nous répondrons avec nos compétences internes avec François Perroy, Audrey Le Helloco, Camille Huc et Frédéric Aguilar. Ou bien avec nos partenaires habituels, reconnus et appréciés.

 

Et vos projets s’éveillent

Emotio Tourisme est votre cabinet d’ingénierie et conseils dans l’univers du tourisme, de la culture et des voyages, pour bien adapter vos offres à la révolution en cours dans le tourisme et le transport. Messageries instantanées, économie collaborative, intelligence artificielle, reconsidération de la place de l’humain dans la chaîne de valeur touristique, contenus narratifs digitaux, développement durable, nouvelles pratiques en matière de restauration et de transports, nouveaux positionnements, produits et services, transformation des sites de visite et d’hébergement… nous vous aidons à y voir clair et à agir fort.

Notre métier de consultant ne consiste pas à appliquer des méthodes marketing et de management sur votre projet. Nous nous immergeons dans votre structure et destination, dans votre culture métier, nous détectons des points d’appui et ouvrons de nouvelles voies à partir desquelles vous innovez. Nos réponses sont du cousu-main. Nous nous revendiquons comme des artisans, responsables de nos études et recommandations. Si vous le souhaitez, nous pouvons vous accompagner dans la mise en oeuvre : nos recommandations nous engagent. Vos activités s’ouvrent à des innovations et gagnent en visibilité et intérêt.

Création et enrichissement de projets, conditionnalité et faisabilité de réalisation, accompagnements à la mise en oeuvre, convictions des associés et financeurs, mises en perspective des nouveaux besoins des nouveaux clients, tout cela caractérise notre ADN que nous mettons à votre disposition.

Emotio Tourisme existe depuis 2007 et a conduit plus de 300 missions.

Lisez ce qu’en disent deux de nos récents clients.

« François Perroy  m’a été recommandé par Provence Tourisme pour réaliser une étude sur les potentialités de développement local de Barbentane, joli petit village provençal de 4 200 âmes, injustement méconnu. J’ai été très agréablement surpris de la qualité du travail qu’il a réalisé. L’équipe municipale au moment de la restitution également. En effet, au-delà des compétences techniques que M.Perroy maîtrise sur le bout des doigts et de sa grande expérience, M.Perroy nous a remis une liste de préconisations particulièrement précises et pertinentes adaptées à la réalité du village. En couture, on dirait que c’est du sur-mesure !

 Je recommande Emotio Tourisme pour toutes les communes qui souhaitent disposer d’une belle boîte à outils pour développer le tourisme local ».

Jean-Christophe Daudet, Maire de Barbentane, Vice-Président de Terre de Provence Agglomération délégué au tourisme.

« L’agence Emotio nous a accompagné pour notre second plan marketing nécessaire pour concrétiser l’élargissement de notre territoire. Les attentes étaient très grandes tant de la part des élus que des autres acteurs locaux. L’agence a su relever avec brio toutes les contraintes : calendrier, partenaires multiples, pédagogie pour certains territoires et surtout caractère opérationnel immédiat des prescriptions. En tant que directeur de cet officede tourisme (Vallée de la Dordogne), je me réjouis de la méthode mise en place qui a permis, conformément aux souhaits des décideurs de permettre aux prestataires locaux de s’exprimer et aux côtés des techniciens de contribuer efficacement à ce travail. Le rendu détaillé grâce à des fiches actions a permis par ailleurs une appropriation rapide de ce travail par le plus grand nombre ».

Yves Buisson, Directeur Général, Office de Tourisme de la Vallée de la Dordogne.