La voiture et les vacances

Voyage en voiture

La voiture est incontournable lorsque l’on vit à la campagne et pour l’avenir des vacances en camping, en gîte et chambre d’hôte ou pour la petite hôtellerie rurale. Pourtant, on constate de moins en moins de ventes de voitures neuves, un âge de plus en plus avancé pour les acheteurs de véhicules neufs et des jeunes générations qui se détournent de l’auto. Développer de nouvelles mobilités locales s’impose dans les zones rurales.

L’Observatoire Cetelem 2023 prend le pouls du monde automobile depuis sa création en 1985. Ses études de références sont conduites sur l’automobile dans 18 pays à l’échelle mondiale et sur la consommation dans 17 pays européens.

Et si l’âge d’or de l’automobile, en termes de ventes, était derrière nous ? La courbe des ventes de véhicules neufs à l’échelle mondiale a plafonné en 2017 avec 70 millions d’unités vendues. Le rebond enregistré après la pandémie ne peut cacher une baisse tendancielle.  En 2023, environ 60 millions de véhicules particuliers et neufs ont été vendus dans le monde, soit le même niveau qu’en 2012.

De prix à la hausse

Si les volumes sont à la baisse, il n’en va pas de même pour les prix des voitures neuves. Une hausse régulière est constatée depuis 10 ans : +10% en Chine, aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, pour +7% en France et +9% en Allemagne. Le prix moyen s’établit à 16 712 euros en Europe (16 553 euros en France pour plus de 20 000 euros en Allemagne, Norvège, pays de la voiture électrique et aux Etats-Unis). Acheter un véhicule suppose des sacrifices pour beaucoup d’automobilistes. Mesuré par le ratio entre le prix d’une voiture et les revenus moyens annuels, le taux d’effort apparaît souvent proche et supérieur à 1 pour certains pays, soit un an de revenu intégral. En France, ce taux est à 73%, en Belgique il est à 78%, aux Pays-Bas à 64%, mais au Royaume-Uni, il monte à 96%.

Une tendance au renoncement chez les plus jeunes

Cependant, les automobilistes ne sont pas prêts à renoncer. Pour trois-quarts d’entre eux il est impossible ou presque de renoncer à la possession d’un véhicule. Les plus attachés en Europe vivent aux Pays-Bas, en Autriche, en Belgique. Nous notons que ces pays ne sont pas parmi les plus grands d’Europe et les moins nantis en transports ferroviaires.

77% des ruraux sont plus attachés (et dépendants certainement) à leur auto que les urbains (70%). L’âge crée une différence : 34% des moins de 35 ans seraient prêts à ne plus posséder de voiture contre seulement 26% des plus de 35 ans. En Allemagne et en Norvège, ils sont 1 sur 2 à se projeter dans cette perspective pour 4 sur 10 en France des moins de 35 ans.

L’usage, un vrai budget que l’on comprime

Une voiture coûte également cher à l’usage. Mais surtout, ce dernier coûte de plus en plus cher. 8 sur 10 le pensent. C’est aux Etats-Unis, en Autriche et en Norvège que le poste automobile est à son plus haut niveau à plus de 2000 euros par an.  Les Français consacrent 7,7% de leur budget à l’automobile. La moyenne européenne est à 1692 euros. Plus de 6 personnes sur 10 indiquent avoir renoncé à se déplacer en raison du coût induit. La France se situe à 62%, la Belgique à 52%, l’Allemagne à 45%, comme les Pays-Bas. On constate donc des freins sensibles au déplacement. 70% des utilisateurs trouvent que le prix du carburant en est un. Les experts de cette étude ont calculé que dans le cas français, une augmentation de 1 euro par litre de diesel conduit à court terme à 1000 km parcourus en moins chaque année. Si le budget mensuel moyen est de 145 euros pour le carburant, celui-ci évolue entre 153 euros en Allemagne, 165 euros en Belgique, 145 euros en France, 141 aux Pays-Bas, mais seulement 124 euros au Royaume-Uni.

La première réaction pour réaliser des économies consiste donc à moins rouler. Faut-il y voir une corrélation entre l’augmentation de la performance du tourisme dans les régions du Nord-Ouest depuis plusieurs années, plus proches de grands bassins de population français, belges, britanniques et néerlandais ?

Mais les économies concernent aussi d’autres frais : par exemple, les Français évoquent le fait de réduire le recours aux axes payants, à 37%, pour une moyenne européenne à 20% sur le sujet. Idem, pour les parkings payants, ils sont 30% à les éviter pour 26% en Europe. Sur ce point, ils sont dépassés par les Belges à 35% et les Néerlandais à 34%. Un automobiliste sur 2 attend que les pouvoirs publics agissent pour limiter le coût des carburants.

44% des Européens recourent à l’auto pour leurs vacances

Plus le pays est grand, plus on roule. Si le nombre de km moyen est de 13 600 par an, les grands pays du panel tels que le Brésil, la Turquie, la Chine et le Mexique sont ceux où l’on fait le plus de km. 13 600 en moyenne en Allemagne, 12 400 en France, pourtant le pays le plus grand d’Europe de l’Ouest pour 12 900 aux Pays-Bas (les longues distances des vacances), mais fait curieux 14 150 km par en an en Italie, pays d’une moindre superficie que la France.

L’autopartage et le covoiturage séduisent 11% des automobilistes. A l’échelle mondiale, l’usage de l’auto est inconditionnel à 56% pour les espaces ruraux pour 35% pour les habitants des villes. En France, le ratio est quasi du simple au double : 64% contre 36%. Il est vrai que la densité de population française traduit un peuplement étalé spatialement. Partir en vacances en auto est encore le fait de 44% des Européens et de 52% des Français. Les mobilités douces, qui connaissent un vrai engouement, ne riment pas encore avec la ruralité. Pour le futur, 60% des personnes interrogées craignent de ne plus pouvoir utiliser un véhicule à l’avenir. Les avis sont assez proches d’un pays européen à l’autre.

Des propriétaires plus vieux

D’autres signes doivent alerter sur les modifications à venir dans l’industrie touristique habituée aux arrivées de clients en auto. L’âge moyen des acheteurs de véhicules neufs était de 44 ans en France en 1990 pour 55 ans aujourd’hui. Il est en moyenne à 53 ans pour l’Europe. On note donc un vieillissement qui repose sur la moindre nécessité pour la jeunesse urbaine de posséder une voiture pour un usage quotidien. L’anticipation d’un quotidien sans voiture a déjà commencé : un abandon s’opère dans de nombreux pays : 42% en Europe pour 33% en France. Tout cela s’inscrit dans le contexte européen du tout électrique à brève échéance.  Mais 7 personnes sur 10 hésitent à franchir le pas en raison d’un coût trop élevé. Le niveau d’équipement des voitures électriques ou hybrides est de 10% dans le monde et en Europe, pour 9% en France. Au regard de l’évolution de la réglementation européenne et française en la matière, ces taux vont rapidement et fortement évoluer. La prise en compte de l’équipement de recharge est indispensable partout et en particulier dans les hébergements touristiques isolés : hameaux de gîtes ou villages ruraux, campings, hôtels de campagne.

En conclusion, le changement générationnel sera accompagné d’un changement comportemental à l’égard de la voiture. Les métropolitains se détachent progressivement de l’automobile, cela va poser de nombreuses questions en matière d’arrivées de publics dans des régions non desservies par les trains.

Les campeurs français et leurs campings

Quand la prairie tutoie le ciel

Le camping, bien plus qu’un hébergement

Alors que l’hôtellerie de plein air a le vent en poupe depuis des années, elle s’organise désormais en trois grands ensembles : les campings insérés dans un groupe industriel, les indépendants adaptés au marché et un segment de campings en situation plus fragile, notamment des campings municipaux n’ayant pas bénéficié d’investissements importants. Beaucoup de ces derniers sortent du secteur et, soit ferment, soit deviennent des aires de services pour camping-car.

Le camping a une bonne image auprès des Français. Il demeure un hébergement populaire et abordable. Il est apprécié par un public plus jeune que la moyenne de la société française. Il réunit 34% des Français dont 13% qui le pratiquent tous les ans. Pour ses adeptes, le camping est bien plus qu’un hébergement. 82% des participants ont une bonne image du camping contre 18% qui en ont une mauvaise. Dans les avis tranchés, on note que 18% ont une très bonne image contre 2% qui en ont une très mauvaise. Parmi les 18% qui ont une très bonne image du camping, 28% des répondants annoncent la présence d’enfants dans leur foyer (14% non), 55% ont entre 18 et 34 ans, 25% sont identifiés dans une catégorie modeste (22% en catégorie pauvre et 18% en catégorie moyenne inférieure, soit un total de 65% disposant de revenus modestes à moyens). Cela interroge sur la performance du camping dans la cible des Français ayant à la fois une bonne image du camping et étant insérés dans les catégories sociales aisée et moyenne supérieure, alors que l’HPA devient de plus en plus locative et chère en haute saison. La question du positionnement de l’offre y est stratégique.

Resort-destination

Au regard d’études clientèles plus anciennes, nous constatons un glissement progressif vers la notion de micro-destination ou de resort-destination : le camping est un ensemble et pas seulement un mode d’hébergement. Son offre intégrant l’hébergement, les équipements de loisirs, les services et les activités en fait un point de destination complet. C’est ainsi que chez Emotio Tourisme nous accompagnons depuis toujours le développement de campings. La question du positionnement marketing (aménagements, équipements, la question du paysage avec notre ami paysagiste Matthieu Zago, services, politique tarifaire et ciblage des publics…) est centrale.

Commandée par la FNHPA, l’étude IFOP 2023 a été conduite entre le 15 et le 20 mars 2023 auprès d’un échantillon représentatif de la population française, composé de 1503 personnes. Fait intéressant, un tiers des personnes a affirmé avoir séjourné en camping au cours des trois dernières années, ce qui permet d’avoir une base d’appréciations solides sur la réalité du camping d’aujourd’hui en France.

Convivial et écologique

On remarque une certaine stabilité avec les études précédentes d’avril 2013 et de mars 2020 et une franche adhésion avec des accords dépassant les 70% sur des questions de caractérisation connue du camping. Parmi ces questions :

  • Le camping est un mode de vacances convivial : 31% des Français sont tout à fait d’accord, 58% plutôt d’accord, soit 89% d’accord
  • Le camping participe à la mixité sociale, un accord général à 77% est relevé
  • Le camping est un mode de vacances écologique qui permet de se rapprocher de la nature (question récente) : 76% des Français sont d’accord

Parmi les principales motivations d’un séjour en camping, le rapport qualité-prix l’emporte largement à 61%. Ce taux n’était que de 49% en 2020, année de reprise après le covid. Mais ce taux de 61% n’est que de 48% pour les Franciliens. La proximité de la nature à 37% progresse fortement depuis la précédente enquête de 2020 (18%). La convivialité est au même niveau à 37% alors que les équipements de loisirs sont toujours un moteur fort à 35% et plus encore si le foyer a des enfants (48%). Si le « tout compris » (hébergements, activités) n’atteint que 15%, il apparaît à 21% pour les campeurs issus des catégories populaires.

34% de fidèles

Parmi les répondants, 34% ont annoncé avoir campé au cours des trois dernières années. L’hôtellerie de plein air dispose donc d’un socle solide de clients français. Cependant il reste des parts de marchés à gagner puisque 66% des Français n’ont pas pratiqué le camping dans une période récente. L’analyse de la fréquence des séjours en camping traduit le fait que 13% des Français font du camping tous les ans ou presque. A 68% ces campeurs sont actifs et 43% sont issus de catégories populaires, avec une sur-représentation des habitants des régions (84%) contre seulement 16% pour ceux de l’Ile de France. Les campeurs français sont donc majoritairement des provinciaux et l’on note qu’ils sont à 30% originaires du Nord-Est et à 29% du Nord-Ouest de la France. Voilà qui en dit long sur les bassins émetteurs.

Par rapport à la société française, le profil du campeur est plus jeune : 35% ont moins de 35 ans contre 25% en moyenne de la population. A l’inverse, on trouve beaucoup moins de campeurs de plus de 65 ans (15%) que leur part dans la population qui se situe à 25%.

Parmi les affirmations relatives aux aspects budgétaires, 97% des personnes qui ont déjà pratiqué le camping au cours des trois dernières années et qui ont choisi le rapport qualité-prix comme principale motivation, soit 21% de l’échantillon, se déclarent d’accord avec la phrase suivante : « la diversité de l’offre de campings vous permet facilement de trouver une offre adaptée à votre budget ».

Motivation budgétaire

D’autres phrases confirment la bonne position du camping sur ces aspects budgétaires auprès de ce public connaisseur, ce qui laisse supposer qu’il y a un travail d’information à conduire sur ce thème pour les autres composantes de la société. Ainsi, 89% apprécient de pouvoir partir en tribu à un prix raisonnable, 87% estiment qu’ils peuvent mieux maîtriser leurs dépenses, 87% considèrent le camping moins cher que d’autres modes d’hébergement. Dans le contexte actuel marqué par l’inflation, 86% pensent que le camping leur permet de partir en vacances malgré la baisse de leur pouvoir d’achat.

La part des campeurs ayant pratiqué au cours des trois dernières années, soit 34% de l’échantillon et recourant à son propre matériel, diminue tendanciellement. Elle n’est plus que de 30% en mars 2023 pour 55% en avril 2013. A l’inverse la location d’un hébergement sur place a fortement augmenté. Il s’agit là d’une pratique typiquement française, les marchés nord-européens restant majoritairement adeptes de leur propre matériel.

Extrait de l’étude IFOP / FNHPA

Avec la baisse du pouvoir d’achat liée à la reprise de l’inflation et à la suite du covid, il était intéressant de questionner les Français sur la proximité de leur lieu de vacances. Il est tout à fait intéressant de constater que pour 57% c’est secondaire et seulement fondamental pour 12% des personnes d’être proche de son domicile.

Petits campings : un vrai savoir-faire

Malmenés depuis quelques années, les petits campings retrouvent l’intérêt des consommateurs. Les éditeurs de guides et les portails spécialisés redécouvrent ces terrains familiaux et ruraux. La sobriété tant appelée pour contrer le changement climatique et le retour de l’inflation, mettent sous les projecteurs ces campings assurant des prestations simples.

Bien des campings municipaux et parmi les plus petits campings privés, ceux de moins de 115 emplacements, la moyenne française, ont connu des difficultés ces dernières années. Fermetures, transformations en aires de stationnement pour camping-cars, réaffectations d’usage ont caractérisé un certain nombre de ces sites. Beaucoup ont souffert de la crise du covid. Si le format camping-club s’imposait depuis deux décennies, le secteur familial de petites dimensions ne pouvait rivaliser avec les investissements à consentir pour rester dans la course. Des petits campings ont cependant conservé leur clientèle. Certains professionnels entreprenants, comme ceux du réseau La Via Natura, ont pris le parti de se réunir pour mieux valoriser leurs atouts.

Désormais, les petits campings et les terrains adossés à une ferme connaissent un regain d’intérêt notoire. Nous parlons ici principalement des terrains proposant moins de 50 emplacements. Ils sont près de 2400 dans ce cas en France. Cet engouement n’est pas que français, on le constate également dans les autres pays européens. Comment expliquer ce retournement de situation ?

Du côté des campeurs

Plusieurs facteurs s’entremêlent. Mais il nous semble que la raison la plus évidente relève du besoin de prestations simples à des tarifs abordables. Ce point est renforcé par l’inflation que nous connaissons sur le continent européen. Cette quête de simplicité est couplée à l’évolution de la société vers une nouvelle sobriété. Les comportements tiennent de plus en plus compte des impacts de notre mode de vie sur la planète. Moins consommer ou le faire de manière moins obligée, et aussi moins ostentatoire, si possible en circuit court, dirige les motivations des nouvelles générations. Pour rappel, les premiers créateurs de campings étaient souvent des agriculteurs en recherche de diversification.

Voici quelques éléments d’explication :

  • Des tarifs abordables qui laissent du pouvoir d’achat pour les activités, la restauration, le bar…
  • Des tarifs en harmonie avec l’idée que l’on se fait du camping et tel qu’on l’a pratiqué dans le passé 
  • Un espace plus grand, tant au niveau du camping, souvent situé en pleine nature, qu’au regard de la surface des emplacements
  • Des prestations réduites car en camping, on peut apprécier un certain dénuement, c’est d’ailleurs l’un des fondamentaux de la pratique
  • Une moindre fréquentation que dans un camping-club, génératrice de relations humaines plus immédiates avec l’équipe du camping et les autres campeurs
  • Un accès facilité à la nature, à l’agriculture, à l’élevage, aux animaux, cela motive beaucoup les familles ayant de jeunes enfants
  • Une plus grande liberté d’évolution en raison d’une moindre fréquentation et d’un engagement moins contraignant en matière de conditions de réservation
  • Une ambiance paisible, un sommeil retrouvé
  • Une déconnexion digitale en opposition à la couverture et aux propositions du monde urbain

Du côté des professionnels

Ce mouvement en faveur des petits campings est constaté en France, mais aussi aux Pays-Bas ou au Royaume-Uni. Acsi réunit ainsi 1892 campings européens sous la mention avenante « petits campings sympathiques ». Un rapide survol des propositions unit cette sélection : les photos présentent des campings insérés dans un environnement vert, aéré, spacieux et soigné. Pour sa part, le site britannique Campsited évoque des « bénéfices » concrets comme un retour à l’enfance, un vrai amusement pour les enfants, une capacité accrue à nouer des relations et un sommeil réparateur. Toujours au Royaume-Uni, Campsites.co.uk a listé 1708 petits campings britanniques dans lequel s’épanouir. Là aussi, les champs tutoient le ciel.

Pour sa part, Rustiek Kamperen aux Pays-Bas évoque les avantages d’un séjour à la ferme et des rencontres merveilleuses avec l’univers agricole. De même que l’initiative SVR qui rapproche campeurs et fermiers. Cette initiative, organisée en fondation, réunit 2000 propriétaires de campings en Europe qui y adhèrent de manière gratuite. 150 000 sociétaires, donateurs, participent à SVR. Voilà une manière astucieuse de rapprocher des offres et un public disposant des mêmes motivations.

En France, les initiatives se sont multipliées ces derniers temps, nous en avons régulièrement parlé dans ces colonnes. Intéressante est l’explication du site web Rural Camping France qui prend une adhésion des campings : « un camping doit proposer au moins 50% de sa capacité en emplacements nus ou tentes équipées ». Dans le cas présent, le nombre d’étoiles n’est pas un facteur discriminant. D’ailleurs, de nombreux petits campings ne sont pas classés, aussi ils ne peuvent appliquer la TVA à taux réduit (10% contre le taux normal à 20%).

Comment procéder ?

Alors, que faut-il faire si l’on dirige un petit camping ? En premier lieu communiquer de manière étayée, avec des preuves, sur les qualités de son camping en les traduisant en bénéfices pour les publics que l’on vise. Les arguments seront différents selon que l’on privilégie des seniors sensibles à la tranquillité ou des familles heureuses de la proximité avec la nature. Mais tous apprécieront l’excellence du rapport qualité-prix. En second point, bien maîtriser le triangle composé de la capacité d’accueil, du temps de travail et des prix des prestations. Et Emotio Tourisme dispose d’un vrai savoir-faire sur le sujet avec plusieurs dizaines de campings accompagnés dans son histoire.

Prix moyen en Europe

55,70 euros par jour en haute saison

Selon Pincamp.de, émanation de l’ADAC, le camping européen sera 7% plus cher en moyenne en 2023. La Suède et l’Allemagne affichent le tarif moyen journalier le moins cher, à partir de 39 euros alors que l’Espagne se situe à 60,30 euros, l’Italie à 65,80 euros et la Croatie frôle les 70 euros (69,30 euros). La France est en excellente position à 49 euros par jour.

Cette évaluation repose sur le modèle d’une famille de campeurs comprenant un enfant de dix ans. Cette année, le prix moyen européen sera de 55,70 euros contre 52 euros en 2022 pour une nuitée en haute saison estivale. La prestation retenue comprend l’emplacement, l’électricité, les douches chaudes. La Croatie affiche une augmentation de 15%, le passage à l’euro étant un élément d’explication de ce positionnement tarifaire élevé. L’Allemagne, bien que très compétitive affiche une augmentation moyenne de 11,2%. Ce qui traduit le niveau actuel de l’inflation dans ce pays.

PiNCAMP Preisanalyse Europa 2023. – https://bit.ly/3UI5wIr

En revanche, un pays affiche une diminution et elle est sensible, c’est la Grande-Bretagne avec -10% pour atteindre une moyenne de 47,10 euros. La perte de valeur de la Livre Sterling expliquant cela. La Suisse n’a augmenté ses tarifs que de 2,5%. Le pays demeure cependant le troisième le plus cher d’Europe, il occupait la première place en 2022. Nous notons l’excellent positionnement tarifaire français à 49 euros par jour en moyenne, soit à la 4ème place la plus compétitive d’Europe. Cette place est confortée par la modération de l’augmentation, la plus basse du panel, à 0,9%. Il faut dire que la France est le pays comptant la plus grande offre de campings d’Europe, la concurrence y est plus forte qu’ailleurs. La France est aussi le pays à l’inflation la plus basse.

PiNCAMP Preisanalyse Europa 2023. – https://bit.ly/3UI5wIr

Cette analyse des prix repose sur la période où les tarifs sont les plus élevés. Les campings retenus disposent d’un classement trois étoiles (évaluation ADAC) et d’au moins 50 emplacements. Plus les campeurs réservent tôt et pour d’autres périodes, plus ils peuvent bénéficier de tarifs attractifs.

Le camping, un secteur passionnant

En constante veille sur les sujets liés au tourisme, nous collectons des données qui
viennent appuyer et renforcer nos propos au quotidien.
Aujourd’hui, nous choisissons de vous partager l’un de nos domaines d’expertise, le
secteur de l’hôtellerie de plein air, dans lequel nous évoluons depuis de nombreuses
années.

Avant d’entrer dans l’analyse du marché, voici quelques données sur l’HPA française qui
permettront de poser les bases :

En 2021, selon la FFCC, on compte 7 592 campings qui permettent d’offrir 872 647
emplacements.
Cette offre génère 129 millions de nuitées réalisées par 22 millions de clients.
En 2021, le secteur employait 50 000 salariés dont 40 000 saisonniers avec un CA de 2,8
milliards et une capacité d’accueil de 2,6 millions de personnes.

L’observatoire national de l’HPA a fait un point sur le marché du camping en 2022, une
très belle saison notamment grâce au pic durant le 3 ème trimestre où l’hôtellerie de plein
air a relevé plus de 100 millions de nuitées.

On remarque que suivant la ventilation des nuitées, des tendances apparaissent, c’est ici
le cas selon le classement du camping :

  • Campings non classés : 4,2 millions
  • Campings 1 et 2 étoiles 10,5 millions
  • Campings 3 étoiles : 28,1 millions
  • Campings 4 et 5 étoiles : 59,4 millions

Ces résultats permettent d’identifier très clairement un attrait pour les hébergements de
qualité, une tendance déjà ancienne qui se conforte chaque année.

Par ailleurs, on constate aussi grâce à la ventilation des nuitées que les emplacements
équipés sont davantage privilégiés :

  • 46,3 millions de nuitées en emplacements nus
  • 55,9 millions de nuitées en emplacements équipés

Enfin, le nombre de nuitées selon le lieu de séjour est également très parlant, le littoral
est bel et bien la destination de prédilection des vacanciers :

  • 58,7 millions de nuitées dans les campings du littoral
  • 43,5 millions de nuitées dans les campings hors littoral

Une connaissance fine du secteur


Ces diverses données nous permettent de confirmer des faits et des tendances
observées ces dernières années.
Le secteur de l’HPA connaît une belle performance, notamment sur le littoral. Il est
souvent très apprécié du marché français. Les vacanciers privilégient des emplacements
équipés dans des campings bien classés. Mais la demande pour des emplacements nus
persiste, notamment sur les marchés étrangers et auprès des jeunes consommateurs. A
tel point que dans certaines zones côtières, il paraît urgent de conserver et mieux
révéler l’offre en emplacements nus pour éviter l’érosion du segment des adeptes du
camping sous tente, en caravane, en van ou camping-car.

Pour venir compléter ces propos, le cabinet Emotio Tourisme intervient également au
sein du mensuel professionnel Décisions, magazine dédié aux professionnels de
l’hôtellerie de plein air. De ce fait, nous sommes également en charge de la collecte des
données pour le magazine Hors-Série spécial Chaines & Groupes.
Ainsi, nous élaborons des données annuelles sur les Chaines et Groupes en France. Voici
quelques données chiffrées.
Ces Chaines et Groupes représentent :

  • 26% de l’offre de campings en France
  • 38 % des emplacements
  • 53 % du volume d’affaire de l’HPA française

Il ne reste plus qu’à souhaiter que cette nouvelle saison 2023 bénéficie au moins du
même succès que la précédente.

Des missions HPA en cours

Nous accompagnons par nos études et conseils des clients du secteur de l’HPA. Des
campings privés, municipaux, des collectivités désireuses de conduire des stratégies
d’hébergements plein air, des études d’implantation d’aires de camping-cars. Nous
étions ainsi présents au SETT à Montpellier en novembre dernier.

Ces derniers mois, nous avons eu plaisir à conduire des missions relatives à l’HPA tpour
plusieurs clients tels que :

  • Camping de Baugé-en-Anjou pour une étude d’intégration paysagère et du bâti,
  • Camping de Maussane-les-Alpilles pour une aide au positionnement stratégique,
  • Commune de Lège-Cap-Ferret pour un schéma d’accueil et d’aménagement d’une
    aire de camping-cars sur la commune de Lège-Cap-Ferret,
  • Convergence Garonne pour le schéma de développement des hébergements de
    plein air,
  • Et bien d’autres…

Nous espérons que ces quelques lignes auront permis de vous renseigner sur ce secteur
de l’HPA, en pointe pour le tourisme français tant l’offre est variée et de grande qualité.
Nous espérons qu’elles susciteront en vous l’envie d’en connaître davantage.

A très bientôt pour un nouvel article !