Nous sommes tombés dans la marmite des campings et nous adorons y baigner. Que dire de plus : des études et conseils de positionnement, de requalification, de développement des produits et services, des schémas de développement, des études pour des implantations de nouveaux hébergements, nous disposons de nombreuses références. Et nous sommes toujours en veille sur le sujet, veille que nous partageons avec nos partenaires du magazine mensuel professionnel Décisions.
L’évolution du secteur est forte avec l’appétit de grands groupes.
Ces groupes économiques et financiers confortent la structuration du réseau, amorcée lentement avec les chaînes commerciales volontaires et historiques. Avec au minimum 12% des campings, ces deux types d’opérateurs représentent la moitié du CA de l’HPA française.
L’hôtellerie de plein air française compte moins de 8000 terrains de camping qui offrent 900 000 emplacements. Elle représente 49,7% des lits marchands de France (2 735 000 lits sur 5,5 millions dans cette catégorie marchande). La place du camping est donc déterminante dans le secteur marchand ! Mis en parallèle avec l’hôtellerie et les locations meublées, le camping ne représente que 6% des voyages des Français (au sein des 34% des voyages effectués en séjour marchand pour 66% en séjour non marchand). En revanche, il compte bien plus puisque il représente 9,9% du total des nuitées. Sa contribution économique est également soulignée au regard de la durée moyenne des séjours qui est parmi les plus élevées avec 8,1 nuitées.
Des affaires familiales
Une constante demeure : l’offre est toujours atomisée à environ 110 emplacements par camping. Il existe moins de 300 campings offrant plus de 400 emplacements. Jusqu’à récemment, ce seuil était jugé minimal par certains groupes. Aujourd’hui ils s’intéressent à de plus petits campings en fonction de l’attractivité de leur localisation. Au niveau national, la moitié de la capacité d’accueil est occupée par des emplacements de type loisirs et locatifs. 80% des campings sont en gestion privée.
La profession compte une cinquantaine d’organisations de campings, dont des chaînes commerciales historiques et des groupes intégrés. Mais aussi des mix combinant des activités de TO et d’OTA. Les chaînes commerciales volontaires fondent leur union sur la mutualisation des expériences des exploitants et sur des moyens, notamment promotionnels. Elles confèrent à leurs membres l’indépendance en matière de gestion.
Les groupes intégrés possèdent les campings en propriété mais parfois ils gèrent des campings propriétés de collectivités.
Les TO, s’appuient sur un modèle ancien reposant sur un mélange d’activité :
- location d’emplacements nus et installation de leurs propres hébergements locatifs,
- achat de linéaires sur le parc locatif de l’exploitant,
- parfois gestion en direct de certains campings et activité de TO sur d’autres au sein du groupe.
12% des campings mais la moitié de la capacité d’accueil
La lecture de la puissance de ce parc est donc délicate. Elle l’est d’autant plus que tous les opérateurs ne révèlent pas tous leurs chiffres relatifs à leur gestion propre : les CA, les emplacements et volumes locatifs ainsi que les nombres des campings possédés ne sont pas toujours clairement différenciés dans les communications extérieures. Les comparaisons et additions peuvent s’avérer imprécises.
On note 3 leaders dans les groupes intégrés, en nombre de campings, d’emplacements et de CA : Capfun, EGC, Vacanceselect Group. Les chaînes volontaires historiques comptent 4 leaders : Yelloh Village, Airotel, Sunelia ainsi que la récente fusion Castels Camping et Sites et Paysages.
Les RVEPAR (revenus par emplacement) sont inégaux selon la structure des réseaux : chaînes, groupes et TO. Sur la durée, on constate une tendance à la stagnation dans les chaînes commerciales au regard des opportunités de vente à des groupes intégrés. Le nombre de leurs adhérents est souvent stable. Aujourd’hui, les groupes ont pris l’ascendant et inquiètent les exploitants privés de petits établissements qui estiment fréquemment ne pas pouvoir lutter et persister au regard des moyens requis pour maintenir une visibilité dans l’univers concurrentiel de l’HPA française. Mais avec 124 millions de nuitées, le marché demeure vaste et extrêmement porteur.
Le poids des groupes intégrés est à ce stade sous-estimé au regard des prudences que nous venons de formuler avec 555 campings cumulés dans les groupes (nos propres études au 31 janvier 2019), 133 000 emplacements nus et 50 000 emplacements locatifs. Cet ensemble pèse un CA de 660 millions d’euros.
Les chaînes commerciales historiques, avec 439 campings pour 90 000 emplacements nus, 39 000 locations, assurent un CA global de 587 millions d’euros. En cumul, ces deux pôles représentent 994 campings (en réalité plus car des réseaux plus confidentiels ne figurent pas dans ce volume), soit plus de 12% de l’HPA française.
Ils comptent pour 223 000 emplacements nus, soit 28% du total des emplacements français, mais la moitié des emplacements nus des campings français ! Ils représentent 89 000 locations et un CA de 1,247 milliard d’euros. C’est sur ce point que l’on mesure l’impact des groupes intégrés et des chaînes commerciales volontaires : ils assurent la moitié du CA total de la profession à 2,5 milliards d’euros !
Ce que nous pensons pour le futur
Un développement de l’intérêt des grands groupes pour des campings de plus petites dimensions, échelle des 150 à 200 emplacements. Et simultanément, une affirmation de plus en plus sensible des publics pour des campings authentiques, dotés d’emplacements nus et d’une vérité des services et des prix en accord avec des besoins simples. Et dans le même temps, un maintien de grands campings familiaux qui ont toujours innové et porté au plus haut les qualités de l’hôtellerie de plein air française.